« Il a la honteuse maladie d’être allergique aux soutanes et aime bien donner du sabot dans le cul de tous les infortunés curés qui se hasardent à passer dans sa zone de visibilité. On a beau lui chanter que cela est vilain; il ne peut s’en empêcher... »
Ainsi se clôt cet objet littéraire insolite paru initialement en 1957 et vendu sous le manteau à quelques rares initiés... Livre coup de point, charge anticléricale, pamphlet ubuesque déjanté et surréaliste, L’Âne de Carpizan raconte l’étrange histoire de Célestin(e) Purée, évêque transformé en évêquesse libidineuse par le docteur Fatimoff. Forte de sa condition, elle entreprend un périple qui l’amène à rencontrer les âmes tourmentées de plusieurs pays; autant d’occasions pour l’auteur Raymond Goulet de tourner en ridicule les travers de ses contemporains et de se moquer du conservatisme du Québec de sa jeunesse.
Cette réédition contient le texte original intégral, ainsi que deux postfaces à propos de l’oeuvre et de l’auteur.

Issu d’une famille nombreuse et modeste du Bas-Saint-Laurent, Raymond Goulet fait preuve, dès son plus jeune âge, d’un intérêt marqué pour les arts, ce qui le conduit à partir pour Paris pour étudier la danse. À son retour au pays, il rejoint les Grands Ballets Canadiens puis fait carrière comme professeur de danse aux États-Unis. Il cumule également les talents de musicien, joaillier, peintre et écrivain. Que Goulet fasse imprimer L’Âne de Carpizan à New York pour échapper aux censeurs à la longue soutane ne l’empêchera pas d’être officiellement excommunié par Rome. Il s’éteint à Sherbrooke à l’âge de 59 ans.