Sirventès de Anne Archet / illustrations Alex Fatta

$25.00

Connue pour ses ouvrages érotiques (Le carnet écarlate, Amants, Perdre haleine, Angélique de Montbrun) et ses aphorismes décapants (Le vide : mode d’emploi), la personne anonyme la plus célèbre au nord du Rio Grande nous offre des poèmes écrits dans l’urgence d’un monde à la dérive qui s’écrase dans une spirale d’horreurs, d’oppressions et d’abjections. Ceux et celles qui ont eu la mauvaise idée de traîner trop longtemps à l’école savent que le sirventès est une forme de poésie politique chantée en vieil occitan par les troubadours des 12e et 13e siècles. Les sirventès d’Anne Archet n’en ont pas gardé la forme, mais ils portent le même souffle de colère, d’indignation et de révolte. Leur sincérité, leur lyrisme – et souvent, leur humour – en font des bombes à retardement que l’autrice nous invite à placer contre tous les dispositifs de pouvoir qui nous volent notre vie : le capitalisme et l’État, évidemment, le patriarcat, bien entendu, mais aussi le fascisme, le travail, les horloges… et même la querisse de Saint-Valentin. Les soixante sirventès ont été écrits, pour paraphraser Nietzsche, avec un marteau – celui de l’anarchie. Ils se veulent des chants offerts à tous celleux qui rêvent de liberté, tous celleux qui ont le désir forcené d’abattre ce qui exploite, ce qui déshumanise, ce qui tue la beauté du monde. Plus qu’un recueil de poésie, Sirventès est un appel aux armes, une exhortation à jeter un sabot dans les engrenages de la mort. Un recueil à mettre entre toutes les mains qui ne sont pas déjà occupées à lancer un cocktail molotov!

À PROPOS DE L’AUTRICE
Anne Archet est un dinosaure – non, un cœlacanthe de l’internet. Elle y publiait des odes obscènes et subversives avant même qu’on s’inquiète du bug de l’an 2000. Ce qui fait qu’elle a au moins deux-cents ans en années-chien. Personne ne sait vraiment qui elle est, mais tous s’entendent pour dire qu’elle n’est probablement pas le nom de plume de Richard Martineau. Elle se plaît à se décrire comme une voix dans le noir, comme une poignée de pixels sur un écran, comme une impertinence dans la section des commentaires. Plus prosaïquement, elle vit dans un demi-sous-sol d’où elle ne sort pour ainsi dire jamais, entourée de ses livres érotiques anciens, beaucoup trop de chats et une machette rouillée abandonnée par le locataire précédent. Sirventès est son sixième livre – et le premier publié par Moult Éditions.