Petite brindille de catastrophes est le premier recueil de Mimi Haddam. À travers un récit singulier en poèmes et en prose, l’autrice renie toute forme pour s’inventer nouvelle. Comment être femme à travers les motifs, les reliefs et les couleurs qui deviennent des espaces de souplesse et/ou de résistance?

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Ravages des seins dégonflés, du corps sans espace, ma beauté est provisoire. La passagère. Elle a les jambes prises au cou et mon corps s'enfuit. Trahisons de l'image. Figurante. Il faudrait voir les éclats de l'imperfection, se regarder de l'intérieur: l'allure des organes en noeuds, les plis et les replis, l'enlacement des cordes et des fils, l'entrecroisement étréci des voies, les amas des cellules du coeur. Je sens à présent le rythme cardiaque d'un noyau dur dans le bois. Mes étranglements, qu'on les masse pour en défaire les connexions, qu'on y sable la chaîne d'associations, qu'on y lustre les anneaux et les boucles, qu'on y panse les points de jonction.

Nous ne sommes pas faites de lignes et d'angles droits, mais de courbes et de sinuosités. Nos pliures et nos ourlets refusent de se cloîtrer dans une pièce.

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Mimi Haddam est l’auteure de Petite brindille de catastrophes (La Tournure, 2017, réédition augmentée 2019), C’EST (Éditions Omri, 2018) ainsi que Il existe un palais de teintes et d’hyperboles (Édition Omri, 2018). Son écriture, en débordements, en glissements, en fuites et en ruptures, pense les espaces incertains, sans formes étanches.

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